Antoine / Bureau A

Antoine / Bureau A

Les montagnes ont le pouvoir de convoquer des sentiments de fascination et la peur en même temps. La Suisse a une forte tradition à d’observer les Alpes, vivant avec eux, en se cachant à l’intérieur. La crainte et l’angoisse que ce paysage monumental appel se reflète dans les écrits de Charles-Ferdinand Ramuz, un des plus importants écrivains suisses. Ses romans, Derborence, décrit l’énorme éboulement qui recouvrait les pâturages de la vallée de Lizerne en 1714. Antoine, le personnage principal, survit sept semaines sous les rochers avant qu’il parvient à atteindre son village, et la vie.

ANTOINE est un hommage à l’expérience de ski alpin et à l’écrivain. La petite cabane en bois, assez grande pour la vie d’un homme, est cachée dans un rocher de béton projeté. Se référant à la longue tradition suisse de bunkers cachés, le projet intègre le paysage fortement urbanisée des Alpes. Déjà décrite par le philosophe français Paul Virilio en 1975, l’architecture militaire menée par les principes de camouflage a, pendant longtemps, fasciné les architectes.

ANTOINE créé un refuge alpin, une précarité «Existenzminimum» quelque peu subversive dans son utilisation où l’on peut entrer librement et se cacher. Il contient les éléments architecturaux très basiques – cheminée, lit, table, tabouret, fenêtre – mais demande au visiteur une certaine prise de risque que la roche se bloque littéralement sur le champ d’éboulis.

ANTOINE était une commission par la résidence d’artiste Fondation Verbier 3d. C’est une auto-construction réalisée dans le village et transportée vers le parc de sculptures de haute altitude. Les 6 semaines de résidence permis la construction de ce qui peut être considéré comme une sculpture habitée qui suit la tradition de l’architecture-sculpture décrit par l’artiste André Bloc et développé physiquement par André Bloc et Claude Parent.

Architecte : BUREAU A

Photographies : Dylan Perrenoud